écrit par pierreOn est désormais à la troisième semaine de l’élection québécoise. Depuis son début, celle-ci a généré une bonne couverture dans les médias ethniques, en particulier les médias qui servent les communautés arabes. Parmi ces médias, deux se distinguent, à savoir Sada Al Mashrek (Écho de l’Orient) de Montréal, bimensuel en langue arabe axé sur la communauté libanaise, et Atlas Montréal, autre bimensuel mais francophone qui s’adresse surtout à la communauté marocaine de la métropole québécoise. Dans plusieurs éditoriaux, Sada Al Mashrek se penche sur la participation des personnes d’origine arabe dans la politique locale. Un article souligne que les électeurs d’origine arabe ont tendance à être inactifs lors des élections, mais cette tendance semble changer chez ceux qui sont nés ou qui ont grandi au Québec. Ces derniers sont politiquement plus conscients et disposés à exercer leurs droits de citoyens. Il cite l'exemple de deux candidats du Parti libéral du Québec, M. Mohammed Barhone et Mme Marwah Rizqy, tous les deux d’origine marocaine. Dans leur cas, leur candidature n'est pas un simple geste symbolique, car ils se présentent dans des circonscriptions où ils ont de bonnes chances d'être élus. Dans la même foulée, le journal met l’accent sur des questions spécifiquement québécoises, que les nouveaux arrivants pourraient avoir du mal à comprendre, mais qui pourraient toujours les toucher, notamment la peur existentielle d'une petite société francophone dans une Amérique du Nord anglophone. Un des collaborateurs du journal, Habib Zaarour, écrit que si l’indépendance ou la souveraineté ne sont pas à l’ordre du jour de cette campagne, c’est parce que leur substitut - la politique identitaire – a pris leur place. Par ailleurs, un autre article reconnaît que beaucoup tourne autour de différentes visions du Québec et de ce que la province doit faire pour préserver sa culture distincte dans un environnement de plus en plus multiculturel et dans un pays aussi vaste que le Canada. La question pour les communautés arabes est de savoir comment saisir tout cela tout en contribuant à l’avenir politique et économique du Québec. La couverture de l'autre journal, Atlas Montréal, se concentre sur des questions spécifiques, à savoir la place des femmes, les élections à date fixe et l'immigration. Le bimensuel constate par exemple que les femmes semblent avoir comblé un écart avec les hommes, du moins en matière de représentation puisque près de la moitié (45,7%) de tous les candidats sont des candidates, du jamais vu. Le journal attribue cette tendance au fait que les femmes sont mieux formées en général et que leur niveau d'études est aujourd'hui plus élevé que celui des hommes. Dans ce sens, elles représentent un capital humain de plus en plus convoité par les partis politiques. Parlant du processus électoral, le journal cite Marc-André Bodet, politologue à l'Université Laval, qui pense que les élections à date fixe comporteraient moins d’incertitude et d’arbitraire dans le processus électoral et plus d’avantages pour les partis d’opposition qui pourraient mieux se préparer à la compétition. Cependant, une date fixe signifierait aussi une longue campagne préélectorale et des annonces préélectorales par le gouvernement visant à favoriser le parti au pouvoir. Atlas Montréal a également couvert le premier débat non officiel des chefs de partis, tenu à l’Université Concordia de Montréal. La proposition de Legault de refuser la citoyenneté canadienne aux immigrants qui échouent au test de français a été l’un des thèmes qui ont fait chauffer conférenciers et auditoire. En défendant son point de vue, le chef de la CAQ, François Legault, a souligné que le PQ propose des tests de langue pour les immigrants avant leur arrivée dans la province. Au fur et à mesure que la campagne progresse, MIREMS continuera à suivre la couverture des élections par les médias ethniques et présentera leurs différentes perspectives. Écrit par Pierre Rossi
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